Culture – About Johnny Depp.

Vous l’avez peut-être constaté, j’aime rendre des hommages écrits aux personnes que j’apprécie, surtout lorsqu’il est question de la culture … je suis souvent reconnaissante des émotions que je ressens, du plaisir que j’ai de découvrir telle ou telle chose … et modestement, je me dis que mettre des mots, les vouloir beaux aussi, c’est le moins que je puisse faire. Je prends ça comme un petit exercice d’écriture …


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Il y a quelque chose qui se passe, chaque fois que se rencontrent Johnny Depp et le cinéma. Ils nous regardent, nous cherchent, nous interrogent, parfois nous engueulent et se désintéressent … certains jours ils nous aiment, nous envient, nous espèrent mais ils finissent toujours, je dis bien toujours pas nous trouver. Une histoire de cinéma qui nous fait croire que la fascination de la lumière capturée est seule capable d’éclairer un homme. L’erreur est de ne pas voir que c’est l’homme qui en vient à éclairer.

J’imagine avec une pointe de fantaisie, à la manière des histoires qu’on nous raconte dans le 7eme art, que simultanément dans le monde des rires s’élèvent comme une fumée dans l’air, que des larmes roulent sur des joues, que des sursauts tétanisent un instant, que des yeux s’écarquillent de surprise malicieuse … J’imagine des âges différents parfois mêmes des époques différentes … et je crois profondément que simultanément quelques part dans le monde des gens tombent amoureux de Johnny Depp.
Pas n’importe quel sentiment amoureux. L’amour comme on le découvre avec l’art, avec l’émotion, dans cette connexion incompréhensible qui s’établit parce que quelque chose vibre de la même onde entre l’acteur et le spectateur. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », cette communion l’espace d’un instant, qui rend compréhensible toutes expressions modeler par le jeu.
Oui le jeu. Un jeu dont il est le joueur. Jouer la comédie. Jouer la tragédie. Jouer. Le rire des larmes, les larmes du rire, le sourire des esprits, l’esprit des sourires, les fibres et étincelles de la vie … Tout et son contraire.
Jouer et faire croire, croire au plus invraisemblable mensonge, cette autre réalité où un seul visage grimé ou non en devient mille, avec mille histoires différentes. Cet improbable mensonge où nous entrons de notre plein gré dans le cinéma, pour voir se projeter un lieu, des couleurs, des vies qui s’animent dont on sait pertinemment qu’elles sont fausses… Ce moment hors du temps pour lequel nous sommes prêts à croire. Savoir la vérité, que ce n’est pas vrai et croire quand même. Foncer parce que Johnny Depp.

Il y aura quelques part dans les heures du cinéma, une aura unique dans une silhouette à la fois éternellement jeune et un âge qui s’enfuit. De ces silhouettes universelles parce qu’ayant poussé les portes de ce que l’on nomme l’histoire. Héros, icônes et légendes, choisissez … Quelques part il y aura Johnny Depp et quand bien même l’histoire cesse d’être contée, il y a quelques part dans l’invisible le sentiment que quelqu’un a su.

Il nous trouve toujours, nous parle. Il nous attrape, nous happe, nous retient et jamais ne nous rend véritablement au monde sans avoir laissé quelque chose. De l’ordre de la marque au creux de l’âme, dans un coin du cœur et probablement aux confins de notre esprit aussi. Il nous appelle.
Nous les pirates ahuris animé du vent du large sans avoir pris la mer ! Nous qui recherchons désespérément les poètes hors la loi devenus indiens … Nous qui savourons notre chocolat en espérant la magie de Willy Wonka. Nous aussi qui voudrions être ami avec ce farfelu de Sam se prenant pour Buster Keaton, peut-être plus encore, nous qui regardons tomber la neige en rêvant à un sculpteur aux mains d’argent. Des heures de poésie passant à travers les yeux, les gestes délicats, le charisme fragile d’un artiste. Des yeux, des yeux. Des attitudes. Intenses, brutes, fragiles et féroces. À vif parfois.

Et quand bien même ces poésies ne parlent que peu, il y a encore quelque chose pour ceux qui admirent les bandits, ceux qui préfèrent les enquêteurs londoniens, ceux qui aiment les délires paranos, les auteurs tourmentés, les défis fantastiques, ceux qui sont des adultes et ceux qui sont des enfants, ceux qui sont plus enfants qu’adultes et ceux qui revivent leur vingt ans à chaque retour des émotions d’un film.
La main tendue à qui veut la prendre pour faire le voyage, à qui ne la veut pas aussi parce que parfois on ne s’attend pas à y croire. La croyance prend tant de formes, tant de chemins que celle qui naît dans les étincelles de l’art nourrit les passions et la chaleur qui nous animent. Les rêveurs fous, les admiratifs, les cultivateurs de beauté, ceux qui croient à la magie, ceux qui croient à l’effet, à l’effort, à l’effervescence et à la fêlure. Ceux qui pensent trop, ceux qui s’endorment, ceux qui se blottissent contre eux-mêmes dans le noir alors que l’écran du cinéma les éclaire. Même ceux qui détestent.

Dans ces mille voix, sur ces mille visages, au fond de ces mille yeux et dans chaque phrase, dans la vie de comédien, celle de musicien ou de peintre … il nous trouve, nous emmène et sans le savoir ou sans vouloir l’avouer, nous vibrons de toute une respiration, de tout un air hagard et de joies intenses. Peu importe au fond ce que l’on cherche, ce qu’on espère, peu importe que nous ayons des rêves et des espoirs, car le temps d’un battement il y a de la place pour chacun d’entre nous dans les rôles de Johnny Depp.

Julie G.


9 réflexions sur “Culture – About Johnny Depp.

  1. C’est une fois encore une magnifique déclaration, chargée de passion et d’admiration, par-delà la distance critique. Johnny Depp, acteur aux mille visages, acteur mutant, pirate rebelle, un pantin magnifique entre les doigts extravagants de Tim Burton, âme errante dans un western en Noir et Blanc,… Dans quel état erre-t-il désormais ?

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    1. Un état où je lui souhaite de renouer un peu plus avec son parcours assez dingue des années 1990 !

      Merci beaucoup 😍 j’ai envie que les mots soient beaux au-delà parfois de l’objectivité.
      Je me sens de plus en plus touchée par sa personnalité .. comme l’air d’avoir trouvé un de ces artistes qu’on place un peu plus haut que les autres.

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      1. J’avoue que en lisant les avis souvent critique je ne me suis pas trop projetée sur le visionnage de celui-ci !
        J’ai plus envie d’aller vers From Hell ou Sweney Todd voir même Las Vegas Parano que je n’ai pas encore vu !

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