Musique – 7 février 2018 : OrelSan à la Halle Tony Garnier | Lyon.

La Halle Tony Garnier a déjà bel et bien prouvé son potentiel pour un concert, son architecture m’impressionne toujours autant … Hier soir, la configuration est immense ! La fosse semble interminable, et aujourd’hui je comprends pourquoi … 12 000 spectateurs ! Bim.

Il y a une atmosphère étrange lorsqu’on est dans les quelques instants qui précèdent un concert, quelque chose dans l’air, la montée en nous d’une émotion mêlée d’impatience et de surprise … La scène laisse apparaître une façade d’immeuble, dont les fenêtres laissent passer quelques lumières. En dessous, la foule bouillonne et laisse montée sa voix dans un mélange de discussions incompréhensibles. Comment va-t-il arriver ? Quelle est la meilleure place pour en profiter le plus possible ? Est ce qu’il va chanter telle ou telle chanson ? C’est là toutes les petites pensées qui semblent se matérialiser autour de nous, la foule est dense, elle attend sous la scène, prête à en « découdre » avec l’effervescence, avec la folie, prête à se livrer corps et âmes à ce qu’un artiste livre le plus simplement du monde : un instant de musique, d’échange et de partage.

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Basique (Julie G.)

Après une légère première partie, le public lance pour défi et clin d’œil amusé les cris d’un appel « Aurélien une chanson » … La lumière tombe, la salle est dans le noir, seules existent les voix qui en une seule, rendent réelle l’imminence d’une rencontre. Je suis donc parmi cette foule, prête à mon tour à vibrer, c’est la première fois que je viens voir OrelSan en concert … la lumière est tombée, l’obscurité nous entoure et soudain viennent les notes de musique de « San ». La foule s’embrase. Lui, seul encore plus au sommet, surplombe la scène, domine la foule et lâche son flow en guise de salutation … Possédé par ses mots, il ouvre le bal dans un rythme intense, brut, profondément sincère comme peut l’être ce morceau. OrelSan frappe fort et ne cherche même pas à nous ménager, « Basique » se pulvérise sur l’écran rythmant le chant de la foule accompagnant sans relâche les phrases du maestro … C’est d’ailleurs une constance, le public connaît toutes les paroles et chante sans relâche avec lui. Il y aura par ailleurs deux instants intenses, forts en émotions où seul le public chante. « La terre est ronde » portant un sentiment fédérateur, apaisant et en étant peut-être l’un des titres témoignant du lien entre l’artiste et son public. L’introduction vient nous emporter le cœur, on y est en quelque secondes dans cette communion extraordinaire … Frisson et bonheur sont de la partie, chanter parmi des milliers d’autres dessine sans trembler le paysage d’un moment puissant au milieu d’un torrent d’émotions. Puis « Paradis » où c’est là aussi le public qui termine seul les mots du refrain « Qu’est ce que j’irais faire au paradis, quand tu t’endors près de moi … ». Dans ces instants, l’artiste semble lui simplement apprécier cette preuve d’amour, parcourant la scène, regardant (s’il est possible de le dire ainsi) la foule droit dans les yeux. OrelSan profite du titre « Basique » pour chanter quelques titres de son premier album pour revoir les bases comme il s’amuse à dire alors qu’il a interrompu son morceau ! Il rejouera le titre un peu plus tard pour voir, si cette fois les bases sont bien acquises ! Si la foule est démonstrative, sur scène OrelSan n’est pas en reste. Du haut de la scène il se fait bavard, il salue le public, le motive encore plus, prend aussi le temps de rire et de faire quelques petites déclarations sur la fidélité des villes où il passe, six fois pour Lyon. C’est un homme qui respire la bonne humeur, présent à 100% et offrant une performance de qualité pour un public hyper réceptif. Cet incroyable effet de yoyo entre la foule et la scène donne lieu à des instants magiques ! Lorsqu’il fait s’accroupir la foule pour qu’en suite elle se lève et danse, lorsqu’il tacle avec amusement ses spectateurs en lâchant « parce que vous êtes encore un p’tit peu con » sur le titre « Basique ». Bref, ce n’est pas qu’un enchaînement de musique, mais un moment de partage allant de infiniment petit des paroles, à l’infiniment grand des chansons, de sa voix, du spectacle qu’il propose.

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OrelSan (Julie G.)

D’autres temps forts viennent ponctuer un show déjà hors norme, lorsqu’il s’attaque aux morceaux du disque « Le chant des sirènes ». OrelSan livre une performance incroyable sur « Suicide social », qui en live, ne perd pas toute sa dynamique, son déchirement et son intensité, mieux encore, elle résonne dans une ampleur assez folle. Sur la scène, lui se met en transe, provoque une montée en puissance de son chant, envoie se percuter les paroles contre notre conscience, nos corps déjà complètement imprégnés de l’énergie ambiante. J’ai adoré entendre « Raelsan » et « Le chant des sirènes » peut-être pour leur côté contestataire, constat d’une certaine image autour du show-business, mais très certainement aussi car ce sont des morceaux déjà très prenant dans leur version studio … En live encore une fois, ils prennent une autre dimension, sans doute soutenu par une mise en scène dynamique, colorée, postant OrelSan en dominateur d’une foule à ses pieds, admirative, convaincue et terriblement conquise. Big up à Janine et à la chanson « j’essaye, j’essaye » qui invite à faire la fête avec nous le film « Comment c’est loin » et indirectement en clin d’œil l’autre moitié des Casseurs Flowters Gringe ! En ce qui concerne les musiques de « La fête est finie », c’est juste un régal d’entendre « La pluie », qui est l’un de mes gros coups de cœur du disque … Mention toute particulière à l’enchaînement de « Zone » et « Dans ma ville on traîne » ou encore entendre « Christophe » qui déjà version disque avait quelque chose d’hyper festif, en live c’est dansant, entraînant. « Tout va bien » encore accompagné des chants du public. Pour le titre « Bonne meuf » OrelSan offre même une version enrichie de couplets inédits, absents de la version studio. Et que dire de « Notes pour trop tard » ? Parfois faut juste se dire qu’on a écouté, qu’on s’est fait prendre au piège et qu’on a pas grand chose à dire que … fallait y être ! De toute manière, fallait y être, faut voir ça de ces propres yeux ou revoir encore. « Quand est-ce que ça s’arrête » donne envie de danser. Enfin vient en conclusion assez logique « La fête est finie » clôturant l’effervescence de la soirée …

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OrelSan (Julie G.)

Finalement, c’est un immense spectacle à la hauteur de ce que sont déjà les sons qu’on s’est approprié depuis quelques mois. Un spectacle oui, mais rempli d’humanité, à hauteur d’homme, où la mise en scène très lumineuse, très colorée  servait magistralement nos émotions et mettait en valeur OrelSan … entre les écrans, les modulations permettant à OrelSan de monter en hauteur, où en guise de conclusion de « San » il saute dans la vide (bien attaché évidemment). Il faut aussi saluer le groupe au côté de OrelSan, c’est évident que cette composition scénique, pour du rap, peut surprendre, mais c’est juste dingue et ça renforce la composition de la musique, rajoutant l’énergie presque rock pour certaines mélodies. Quoi qu’il en soit, la mise en scène souligne simplement que ça a été une soirée explosive, alimentée d’adrénaline, comme des scintillements de joie, ça bougeait, dansait, chantait, on avait juste envie de dire merci, de dire qu’on l’adore à OrelSan ! C’était tout simplement, vivre au sens propre le rythme de la musique, la vibration d’une voix, se sentir un peu ailleurs avec des chansons qu’on aime, avec un artiste à part, tous réuni parce qu’on apprécie la même chose. De la communion sous forme de dynamite qui nous a emporté dès les premiers instants et jusqu’à la fin  sur un petit « on se casse » … l’énergie folle en guise de souvenir à l’instant de la sortie sous le ciel froid de février  … et sans doute avec l’étrange impression que le temps s’est accéléré, toujours plus, encore plus dès qu’une nouvelle musique arrivait. C’est passé trop vite ! Alors on s’dit rendez-vous en novembre OrelSan ?

San ça veut dire Monsieur. San. Quelle ambiance, bravo l’artiste et merci pour la beauté de l’instant. 

Julie G.

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OrelSan (Julie G.)

 

 


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